La justice et l'église de Miallet

En ce qui concerne la haute, moyenne et basse justice de la seigneurie de Lambertie sur la paroisse de Miallet, voici les noms de quelques-uns des officiers et magistrats de cette juridiction : en 1642, M. Me Depuiffe était juge, Gadonney, procureur d'office, et de Labrousse, greffier de la juridiction de Mellet. — Louis Duroy était greffier eu 1670. — Jean Boutineau était procureur d'office du comté et de la juridiction de Lambertie en 1680. — En 1740, Léonard Judet est qualifié déjuge de Miallet et de Pansol. — En 1766, Roger, juge, Vincent Dubarry, Jean de Lacongerie, Pierre Judet de Lacombe, procureurs. — En 1767, Profit, greffier, Desbordes, procureur. — En 1770, Jean Lacotte était procureur d'office de la comté de Lambertie. — Il résulte, d'autre part, d'un acte de prise de corps, dressé le 5 juillet 1759 par Laroussie, sergent, que la prison de celte juridiction se trouvait au château de Lambertie où fut consigné un délinquant sous la garde de Jean Gaillard, concierge, par les sieurs Champagnac, brigadier, Durepaire et Cherchouly, cavaliers de la maréchaussée de te brigade de Nontron. L'existence de cette prison fut probablement, comme pour le château de Montbrun, la cause déterminante du saccagement de celui de Lambertie, et il est vraisemblable aussi que plus d'un démolisseur avait déjà fait connaissance avec elle. C'est ce qui expliquerait la conservation, à cette même époque, de presque tous les castels du Nontronnais, dont les seigneurs n'avaient pas l'exercice de la haute justice et le droit de prison.

Tel fut, dans le passé, l'état civil et judiciaire de la commune de Miallet, et il ne nous reste plus qu'à rechercher quel put être celui de son ancienne paroisse au point de vue religieux. Or, la cure de Miallet et son église, dédiée à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, dépendaient de l'ancien archiprêtré de Thiviers et étaient à la nomination de l'évêque de Périgueux. Cette cure fut desservie par François de Lambertye, escuyer, curé de Melet et prieur de Saint-Raphaël, habitant au lieu noble de Lambertye en 1574; Martial de Lamousnerie en 1669; messire Pierre de Saleton en 1762, époque à laquelle l'église fut l'objet de réparations importantes, suivant procès-verbal d'adjudication des travaux à effectuer, dressé le 24 avril à la requête de M. Dugenet, syndic fabricien; et par Pierre Boucheton en 1769, et lors de la fondation et du baptême de la principale cloche, laquelle eut pour parrain et marraine : très-haut et très-puissant seigneur Jacques-Louis-Charles-Gabriel Chapt de Rastignac, chevalier, seigneur marquis de Chapt, comte de Ribeyrac, vicomte de Peluche et de Montagrier, comte de Lambertie, marquis de Bernardière, seigneur des chastellenies de La-Ville-aux-Clercs, Richery, Corbigny, Montmédit et autres places, et très-haute et très-puissante dame Gabrielle de Roffignac, marquise de Javerlhac. Cette cloche existait encore en janvier 1876, et le 24 octobre de la même année, Monseigneur Dabert, évêque de Périgueux, en a baptisé deux autres, qui eurent pour parrains : M. Millet, maire de Miallet, et M. le marquis de Lambertie; pour marraines : Mesdames Desroches et Dugenest.

Constatons enfin que la famille de Lambertie avait droit de tombeau dans cette église, ainsi qu'il résulte du testament, à la date du 1er juillet 1660, de haute et puissante dame Aymerye de Nesmond, veuve de messire François de Lambertie, demeurant au château de Montbrun, par lequel ladite dame veut :

« Que son corps soit enterré en l'esglise du bourg de Mialet dans les sépultures et tombeaux ou le corps dudit feu seigneur comte de Lambertye son espoux aurait esté mis. »

(Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1879)

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