La thèse de l'abbé Robuste

« Mr l'abbé Robuste, Prieur de la Tasche, de la Maison de Sorbonne & Professeur de Philosophie au Collège de Bayeux, a soutenu sa Thèse de Tentative dans la Salle de Sorbonne. Elle estoit dédiée à Mr l'Abbé Bignon Conseiller, dont elle représentoit le portrait. Cet Abbé y assista pendant les quatre heures que dura l'Acte. Mr l'Evêque de Castres, nommé à l'Archevêché d'Auch, présidoit. La Compagnie fut très-belle, & l'on a peu vu en pareille occasion un aussi grand nombre d'Evêques; tous ceux du Clergé de France qui sont à Paris, s'y estant rendus avant que d'aller à leur Assemblée. II y eut grand nombre de Conseillers, de Presidens, de Maîtres des Requêtes & de Conseillers d'Etat. Entre les Bacheliers qui argumentèrent, Mr le Prieur de Sorbonne fut écouté avec beaucoup de plaisir. L'Argument du Prélat qui présidoit dura une grande heure, & il fut écouté avec plaisir. Il proposa trois difficultez avec une solidité & une netteté qui donnèrent une grande opinion de son habileté. » (Mercure de France, juin 1705)

« François-Joseph Robuste, issu d'une famille de la ville d'Angoulême, était, de son temps, l'un des docteurs les plus estimés de la maison et société de Sorbonne. Après avoir, en 1710, reçu le bonnet de docteur, il s'attacha à Armand-Jules de Rohan Guémené, archevêque de Reims, dont il devint suffragant sous le titre d'évèque de Nitrie in partibus infidelium. Préconisé, le 6 juillet 1729, en cette qualité, il fut sacré à Paris, dans l'église de la Sorbonne, le 21 août suivant, par Jean-Joseph Languet de Gergy, archevêque de Sens, assisté de Ëtienne-Joseph de la Fare, évêque de Laon, et de François-Louis Vivet de Montclus, évêque de SaintBrieùc. Mêlé à plusieurs affaires de l'Église, Robuste fut un des plus zélés théologiens pour la révocation de l'acte d'appel de la Faculté de théologie de Paris, et, dans les visites qu'il faisait dans le diocèse de Reims pour M. de Rohan, n'omit rien pour réduire les opposants à la bulle Unigenitus. Il fut membre des assemblées d'évêques qui se tinrent à Paris en 1749, à l'occasion de l'Instruction pastorale sur la justice chrétienne, publiée par M. de Rastignac, archevêque de Tours. Ce prélat mourut à l'âge de soixante-onze ans, le 3 février 1754. Il a laissé en manuscrit des lettres, des mémoires et des opuscules de théologie. Les plus remarquables sont un mémoire contre M. de Langle, évêque de Boulogne, prélat appelant, et à l'occasion duquel la province ecclésiastique de Reims demanda, en 1723, à tenir un concile, mémoire de 160 pages, qui est une réponse à une lettre écrite à l'archevêque de Reims, le 12 mai 1723; un projet de censure contre Les pouvoirs légitimes du premier et du second ordre, de l'abbé Travers, où se trouvent trente-et-une propositions diversement qualifiées; un autre projet de censure contre l'Instruction pastorale de M. de Rastignac. Ce dernier projet est assez curieux; il note vingt-cinq propositions, rangées sous sept titres différents, et applique à chacune des qualifications spéciales, en indiquant le sens sur lequel portent ces qualifications et en distinguant les divers sens. La forme de ce travail est à peu près la même qui a été suivie dans la bulle Auctorem fidei. » (L'Ami de la religion et du roi, 1822)

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