L'abbaye de Grosbost en Charras
En 1632, le nouveau prieur, voulant y habiter, fait dresser un état des lieux. Les vents s'engouffrent dans l'édifice, absolument inhabitable « même une seule heure ». Plus de toiture aux chapelles. Clocher et chœur sont découverts, la voûte de la nef effondrée. Enfin, plus de tuiles sur la charpente... Existent encore, mais souvent en fort mauvais état, réfectoire, cuisine, dépense, boulangerie, caves, greniers, grange, écuries. Quelques réparations sont effectuées par les abbés, de 1632 à 1640, en récupérant notamment des rentes que s'était appropriées le seigneur de Charras, profitant des malheurs du temps. En 1641, la métairie de l'abbaye possède deux bœufs, vingt-sept brebis, deux charrettes. L'abbé Jean VII de la Font vint résider à l'abbaye et essaya d'y mettre de l'ordre. Il s'efforça de reconquérir les domaines usurpés. Il obtient ainsi du seigneur de Mainzac la restitution d'une rente de quarante-neuf boisseaux de froment, quatre de seigle et de sept gélines. Le même abbé dit et remontre en 1641 « que son abbaïe a estée ruinée depuis longtemps et bruslée par les Huguenots, ainsi comme il ce vois par les vestiges et ce cougnois encore dans des antiens cartelages, et a esté tenue en confidence par des abbés commendataires et sans provision de Roume et mesme par Vincent de Villards de la maison de Minzat, qui se disoit abbé de ladite abbaïe et en a joui l'espace de dix à douze ans et faisoit donner quittance des recettes qu'elle recepvoit par une certaine femme nommée Marie Guichard qui faict voir que jouissant de lacdite abbaïe il s'est emparé de tous les tiltres et en ont faict faire d'aultres et arpentemens de leur authorité à leur avantage... »
Source : La Charente sous Louis XIII, de Gabriel Tesseron.
Source : La Charente sous Louis XIII, de Gabriel Tesseron.