La terre d'Échillais

Joseph-Henri de Beaumont mourait quelques mois après et le 9 décembre 1724 il était enterré dans l'église d'Échillais. Sa veuve vécut de longues années encore et se retira chez les ursulines de Saint-Jean-d'Angély. Elle donna procu ration à son fils de gérer ses biens, car elle avait eu plusieurs enfants de son mariage avec le seigneur d'Échillais. À la mort de son mari il ne lui restait plus qu'un fils Charles-Henri de Beaumont et une fille Marie-Anne-Victoire, qui épousera plus tard Henri-Alexandre Guiton de Maulévrier. Ils étaient encore bien jeunes à la mort de leur père. Leur mère choisit un procureur chargé d'administrer leurs biens, grevés des rentes à servir à leur tante Marie-Anne de Beaumont. II semble que Charles de Beaumont dut jouir tranquillement de la terre d'Échillais. Cependant, à peine le long procès avec les héritiers de la comtesse de Lambertie sera-t-il terminé qu'il lui faudra plaider contre son beau-frère au décès de sa sœur Marie-Anne-Victoire. La mort de Jean-Hippolyte de Beaumont, puis celle de Léon de Beaumont, ses oncles, seront cause de nouveaux procès. Quelques mois seulement avant sa mort il pourra se regarder comme l'unique seigneur d'Échillais. Cela n'aura pas été sans peine. Lorsque Marie de Lambertie, marquise de Choiseul mourut, le 17 novembre 1710, comme elle ne laissait pas d'enfants, la terre d'Échillais revint à sa mère Marie d'Aydie, comtesse de Lambertie, fille elle-même de Charlotte de Belcier de qui elle l'avait héritée. En 1712, Marie d'Aydie étant morte à son tour sans autres enfants, des héritiers nombreux se présentèrent. C'étaient : Marie de Lambertie, veuve de Robert de Lanjoberte ; autre Marie de Lambertie épouse de Jean Roux, seigneur des Gombeaux ; Martial de Verthamont, seigneur de la Robinière, Jean de Verthamont, seigneur de la Vauzelle ; Marie-Elisabeth de Verthamont, épouse de Nicolas Goudin, seigneur du Breuil. Étaient venus se joindre à eux : Antoire de Ramonnet comte de Noyan et Charité Armand d'Aydie de Ribérac qui avaient pris hypothèques sur les biens de la marquise de Choiseul. D'autre part, les de Beaumont ; non seulement les treize enfants d'Henri de Beaumont, mais encore ceux de Marie de Beaumont ; se présentaient comme héritiers d'Échillais, en vertu de la coutume de Saint-Jean-d'Angély, parce que, explique un long mémoire du 5 décembre 1712, cette coutume suit la règle Paterna paternis. Après avoir été jugée à Bordeaux et à Aix, l'affaire vint à Paris. Le 31 août 1722, un arrêt de la grand' chambre du Parlement de Paris donna définitivement la propriété de la terre d'Échillais aux de Beaumont en qualité d'héritiers de Marie d'Aydie du côté et ligne de Louis de Belcier et Charlotte Goumard.

Source : Échillais et ses seigneurs, de Georges Barbotin.

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