Le pays de Rochechouart en 1698
La ville de Rochechouart est fort petite, sur la pointe d'un rocher; c'est la principale d'une vicomté qui appartient à Mme la marquise de Saint-Luc, héritière de la maison de Rochechouart dont elle porte le nom. Elle y a un château da conséquence et une juridiction subalterne, avec un maire perpétuel de nouvelle création.
Il y a un prieuré simple et une cure de peu de revenu, un couvent de Jacobins de quatre ou cinq religieux et, à deux lieues de là, un couvent de religieuses de l'ordre de Fontevrault, situé à Boubon, au pied d'une montagne.
Le pays de Rochechouart et les paroisses voisines est de même nature, quoique en certains cantons il soit meilleur qu'en d'autres; mais il s'y recueille partout peu de froment, beaucoup plus de seigle et de blé noir et peu d'avoine. Les ruisseaux, qui y coulent communément, font quantité de prairies et pacages qui donnent facilité aux habitants de nourrir beaucoup de bestiaux; c'est aussi leur principal commerce. On y nourrit encore quelques chevaux. Les châtaignes, qu'on y recueille en assez grande abondance, sont d'un grand secours aux paysans, qui pourroient souvent manquer de blé pour leur nourriture. Il y a aussi suffisamment de bois pour l'usage du pays. La dame de Rochechouart y a une forêt, qui n'est pas fort considérable. Autour de la ville il y a quelques vignes qui produisent de très mauvais vin. Il ne s'en recueille presque point dans le reste du climat. On prend sa provision en Angoumois, qui est fort proche.
Le climat est froid et humide; il y a quelques petites montagnes, plusieurs petites rivières, fontaines et ruisseaux. Les gens sont d'un naturel grossier et difficile, mais laborieux. Il se tient, tous les mois, des foires à Rochechouart, où il se fait un grand commerce de bestiaux. Il y a aussi, en plusieurs gros bourgs du même canton, diverses foires qui entretiennent le commerce.
Principales terres, fiefs et seigneuries de l'élection de Poitiers et ceux qui les posséder.
Mme de Saint-Luc, la vicomté de Rochechouart et la terre de Saint-Germain-sur-Vienne, de 15,000 livres; — M. le comte de Morenville, la terre de Nohic, de 3,000 liv.; — M. de St-Auvent de Rochechouart, la terre de Saint-Auvent, de 4,000 liv.; — M. le baron du Bâtiment de Rochechouart, la baronnie du Bâtiment, de 2,000 liv.; — M. le comte de Châteaumorand, la terre de Cognac, de 4,000 liv.; — M. de..., conseiller au parlement de Bordeaux, la terre de Saint-Laurent-sur-Gore, de 3,000 liv.; — Mme la marquise de Sauvebœuf, les terres de Champagnac et de Chéronnac, de 6,000 liv.; — M. le marquis de Manadeau, la terre d'Oradour, de 4,000 liv.; M. de Bermondet, la terre de Cromières, de 4,000 liv.; — Mme la comtesse de Lambertie, la terre de Montbrun, de 3,000 liv.; — Mme la comtesse de Saint-Mathieu, la terre de Saint-Mathieu, de 4,000 liv.; — M. le comte de la Vauguyon, la terre de la Vauguyon, de 5,000 liv.
Source : Mémoire concernant la province du Poitou, de Gilles-François de Maupeou.
Il y a un prieuré simple et une cure de peu de revenu, un couvent de Jacobins de quatre ou cinq religieux et, à deux lieues de là, un couvent de religieuses de l'ordre de Fontevrault, situé à Boubon, au pied d'une montagne.
Le pays de Rochechouart et les paroisses voisines est de même nature, quoique en certains cantons il soit meilleur qu'en d'autres; mais il s'y recueille partout peu de froment, beaucoup plus de seigle et de blé noir et peu d'avoine. Les ruisseaux, qui y coulent communément, font quantité de prairies et pacages qui donnent facilité aux habitants de nourrir beaucoup de bestiaux; c'est aussi leur principal commerce. On y nourrit encore quelques chevaux. Les châtaignes, qu'on y recueille en assez grande abondance, sont d'un grand secours aux paysans, qui pourroient souvent manquer de blé pour leur nourriture. Il y a aussi suffisamment de bois pour l'usage du pays. La dame de Rochechouart y a une forêt, qui n'est pas fort considérable. Autour de la ville il y a quelques vignes qui produisent de très mauvais vin. Il ne s'en recueille presque point dans le reste du climat. On prend sa provision en Angoumois, qui est fort proche.
Le climat est froid et humide; il y a quelques petites montagnes, plusieurs petites rivières, fontaines et ruisseaux. Les gens sont d'un naturel grossier et difficile, mais laborieux. Il se tient, tous les mois, des foires à Rochechouart, où il se fait un grand commerce de bestiaux. Il y a aussi, en plusieurs gros bourgs du même canton, diverses foires qui entretiennent le commerce.
Principales terres, fiefs et seigneuries de l'élection de Poitiers et ceux qui les posséder.
Mme de Saint-Luc, la vicomté de Rochechouart et la terre de Saint-Germain-sur-Vienne, de 15,000 livres; — M. le comte de Morenville, la terre de Nohic, de 3,000 liv.; — M. de St-Auvent de Rochechouart, la terre de Saint-Auvent, de 4,000 liv.; — M. le baron du Bâtiment de Rochechouart, la baronnie du Bâtiment, de 2,000 liv.; — M. le comte de Châteaumorand, la terre de Cognac, de 4,000 liv.; — M. de..., conseiller au parlement de Bordeaux, la terre de Saint-Laurent-sur-Gore, de 3,000 liv.; — Mme la marquise de Sauvebœuf, les terres de Champagnac et de Chéronnac, de 6,000 liv.; — M. le marquis de Manadeau, la terre d'Oradour, de 4,000 liv.; M. de Bermondet, la terre de Cromières, de 4,000 liv.; — Mme la comtesse de Lambertie, la terre de Montbrun, de 3,000 liv.; — Mme la comtesse de Saint-Mathieu, la terre de Saint-Mathieu, de 4,000 liv.; — M. le comte de la Vauguyon, la terre de la Vauguyon, de 5,000 liv.
Source : Mémoire concernant la province du Poitou, de Gilles-François de Maupeou.