Vélites de la Garde impériale, département de la Charente

Un vélite de la Garde sous le Premier Empire est un jeune soldat et aspirant officier. Volontaire dans un corps d'élite, il reçoit une formation d'exception (avec des maîtres de lecture, arithmétique, dessin et gymnastique) au château d'Écouen pour les chasseurs, et au château de Fontainebleau pour les grenadiers. La formation est coûteuse et la contribution de 200 francs par an est jugée insuffisante par l'Empereur.

La solde des vélites est la même que celle des grenadiers et chasseurs à pied de la Garde.

D'une année sur l'autre se déroule une nouvelle levée de volontaires pour remplacer les vélites promus officiers dans les régiments d'infanterie de ligne.

Dans chaque département, la moitié des nouvelles recrues sont désignées par le préfet, et l'autre moitié admises en tant que volontaires.

Les chasseurs doivent mesurer au minimum 1m68, et les grenadiers 1m74, ce qui est au-dessus de la moyenne à l'ère napoléonienne.

Ils se font remarquer par leur élégance, portant un chapeau avec pompon vert, ganse et macarons verts. En grande tenue et pour la parade, leurs cheveux sont poudrés et ils arborent le plumet des chasseurs.

Ils sont tous armés du fusil de la Garde.

Ils représentent la Jeune Garde et combattent aux côtés des vétérans qui forment quant à eux la Vieille Garde. Un bataillon de vélites est attaché à chaque régiment de la Vieille Garde.

Le terme vélite est étymologiquement un emprunt et un rappel à la Rome antique.

Le vélite le plus célèbre est assurément Thomas Robert Bugeaud (1784-1849), maréchal de France. Parmi les anciens vélites, on trouve aussi Joseph Marcellin Rullière (1787-1863), ministre de la Guerre, ainsi que Bourgogne, Barrès et Billon, qui ont laissé des mémoires.

Quatre jeunes nobles du département de la Charente sont admis dans le régiment de vélites des chasseurs à pied de la Garde entre 1804 et 1805 :

1° Jean de Rocquard (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 303)
Né à Chabrac, le 08-06-1785, décédé à Vienne (Autriche), le 01-02-1806.
Parents : Paul de Rocquard, Marie de Béon.
Description : taille 1m71, cheveux châtains clairs.

2° Jean-François de Prévost (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 335)
Né à Londigny, le 29-05-1784 ; décédé à une date inconnue.
Parents : Auguste de Prévost, Jeanne-Charlotte de Rastignac.
Description : taille 1m70, cheveux châtains clairs.

3° Isaac-Bertrand de Mascureau (Admission : Messidor an XII ; Matricule : 337)
Né à Vitrac, le 15-07-1783, décédé à Bautzen (Allemagne), le 20-05-1813.
Parents : Pierre de Mascureau, Marguerite de Mascureau.
Description : taille 1m72, cheveux bruns.

4° François-Isaac de Chergé (Admission : Ventôse an XIII ; Matricule : 842)
Né à Vieux-Ruffec, le 07-05-1786, décédé à Saint-Saviol, le 30-09-1859.
Fils de François de Chergé, Jeanne-Modeste de Lauzon.
Description : taille 1m69, cheveux châtains.

Deux sont morts à la guerre (Rocquard, Mascureau), un autre (Prévost) a été transféré à l'École spéciale militaire un an après son admission aux vélites, le dernier (Chergé) est mort à son domicile à l'âge de 73 ans.

Sources :

• Alain Pigeard, La Garde impériale.
• Henri Plon, Correspondance de Napoléon Ier.
• Service Histoire de la Défense, GR 20 YC 48, Vincennes.
• Association Généalogique de la Charente, Angoulême.

Illustration : scène de combat par Hippolyte Bellangé (collection Art Institute of Chicago), représentant les chasseurs à pied de la Vieille Garde.

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