Puynormand, un cordon rouge au XVIIIe siècle
Hardouin de Gaufreteau, baron de Puynormand et de Francs, né en 1669 et décédé le 19 mai 1747 au château de Francs (Gironde), est un militaire français.
Biographie :
Il est le fils de Jean-François de Gaufreteau, chevalier, baron de Puynormand et de Francs, et Charlotte Fortin de La Hoguette, sa femme.
Par ailleurs, il est, par sa famille maternelle, le neveu de Hardouin Fortin de La Hoguette (1643-1715), archevêque de Sens, ainsi que le petit-neveu d'un autre écclesiastique, Hardouin de Péréfixe (1606-1671), archevêque de Paris.
Il est reçu page de la Grande Écurie de Louis XIV, à l'âge de 15 ans, le 1er janvier 1684, après avoir fait ses preuves de noblesse.
Le 28 janvier 1690, il est enseigne au régiment des Gardes françaises, puis de grenadiers le 9 janvier 1694.
Son oncle, Charles Fortin de La Hoguette, lieutenant-général des armées, est tué à la bataille de Marsaglia, le 7 octobre 1693.
Hardouin de Gaufreteau est colonel-propriétaire du régiment de Puynormand-Infanterie le 13 décembre 1695. Son régiment est incorporé à celui de Royal-Infanterie après la paix de 1697.
Il est nommé major-général des troupes françaises en Espagne en 1702 au commencement de la guerre de Succession d'Espagne.
Promu brigadier des armées le 10 février 1704, il est réformé peu de temps après.
Le 19 juin 1707, il est nommé colonel au régiment d'Angoumois, en attendant d'être finalement élevé au grade de maréchal de camp trois ans plus tard, le 29 mars 1710.
Il est reçu chevalier de l'ordre de Saint-Lazare de Jérusalem en 1715.
Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis le 1er mars 1720, Puynormand est nommé lieutenant-général des armées par Louis XV le 30 mars 1720, couronnement d'une longue carrière.
Le 1er septembre 1745, il fait son testament.
Célibataire, il lègue la majorité de sa fortune à son filleul et neveu, Hardouin de Chalon, évêque de Lascar, et le reste à des domestiques et à des couvents.
Il décède le 19 mai 1747, à l'âge de 78 ans, dans son château.
Bibliographie :
Les Chalon étaient officiers depuis plusieurs générations et un grand-oncle, Gaufreteau, était même arrivé lieutenant-général et possédait des domaines importants, dont le château de Francs, à quelques kilomètres au nord de celui de Montaigne. Un frère de Jacques Hardouin était entré dans les ordres et y avait fait une carrière brillante : abbé de Sablanceaux, grand vicaire de Sens et finalement évêque de Lescar, près de Pau. Il avait, à la clôture de l'assemblée générale du Clergé de France à Compiègne, le 18 août 1740, présenté la harangue traditionnelle au roi Louis XV. C'était le grand homme de la famille. Il avait fait le mariage de son frère et fut le parrain, en 1738, d'Hardouin, le futur ambassadeur. Il hérita, en 1747, à la mort de son oncle Gaufreteau, de ses domaines et en particulier du château de Francs où dorénavant vécurent les Chalon. Il avait une grande affection pour ses neveux et nièces et abandonnait même parfois son siège épiscopal pour surveiller leur éducation à Francs, car son frère l'officier était mort en 1762, à 53 ans. Peu avant sa propre mort, en 1762, l'évêque avait eu la satisfaction de faire entrer ledit neveu comme capitaine au régiment du Roi-Infanterie, où avait auparavant servi son père, et de l'introduire à la Cour, où, héritier de son parrain, il devait faire fort belle figure, puisque il y rencontra Mlle d'Andlau et que Leurs Majestés furent témoins de leur mariage à Fontainebleau en 1768. [...] Il était bien évident que M. de Chalon et sa famille n'étaient pas émigrés, mais ses biens au soleil attiraient bien des envies : à Paris son hôtel de la rue du Regard, à Nesles et Hédouville ses châteaux et terres, et en Guyenne, dans une douzaine de paroisses, environ 600 hectares de terres, bois et vignes avec deux châteaux, six métairies, trois moulins et un nombreux bétail. Aussi les administrateurs du Directoire du département de la Gironde demandèrent-ils par deux fois, en mai et avril, à Dumouriez, ministre des Affaires étrangères, si la loi relative aux biens des émigrés s'appliquait à M. de Chalon. Le ministre répondit que Chalon, étant ambassadeur à Lisbonne, la loi relative aux biens des émigrés ne saurait s'appliquer à ses propriétés. A ce moment, la France avait déclaré la guerre à l'Autriche et à la Prusse et la reine, informé l'ambassadeur que son pays observerait une stricte neutralité. Chalon, qui a des amis ou des officiers ministériels qui s'occupent de ses intérêts en France, apprend à nouveau en juin, que le district de Libourne a fait faire un inventaire de ses biens sous prétexte que son fils était émigré. Il informe le ministre que son fils est avec lui depuis 1789, sauf deux mois passés à Gibraltar et qu'il doit retourner faire un voyage de trois mois en Méditerranée pour sa santé, car il souffre depuis un an de rhumatismes dans les jambes et qu'il n'est donc aucunement émigré. [...] (La dernière dame de Nesles)
Aux termes de l'ordonnance, le gibier doit être chassé noblement, c'est-à-dire "à force de chiens et oiseaux", l'usage du fusil étant exclu. Mais rares sont les seigneurs qui font cas des principes de la chasse noble (1). Leur non-respect est, en 1737, l'occasion d'un conflit entre le baron de Puynormand, de Gaufreteau, et le seigneur Disle de Nivelle : ce dernier, alléguant une transaction de 1731 par laquelle il s'est réservé le droit de chasser dans six paroisses, dont il jouissait quand il était coseigneur de Puynormand, parcourt la baronnie avec armes à feu et chiens d'arrêt, et décime le gibier. En réalité, le titre ne lui donne pas que le droit de chasser "honorablement", c'est-à-dire "personnellement avec chiens courants et oiseaux, et sans fusil". Portée successivement devant le juge seigneurial et la maîtrise des Eaux et Forêts de Guyenne, l'affaire se termine par une transaction : Disle s'engage à se conformer aux termes de l'acte de 1731 pour ce qui concerne les six paroisses, et à ne chasser avec fusil que dans les fiefs qu'il possède dans la baronnie de Puynormand (2). 1. Voir par exemple A.D.G. 3E 20569, 14 avril 1768 : prise de possession par Lassus, de la maison noble de Capdet : "il a chassé, lui, sa compagnie et ses valets, serviteurs et domestiques, avec arquebuses et chiens". 2. A.D.G. 3E 551, 15 mars 1737. (La Seigneurie en Bordelais au XVIIIe siècle d'après la pratique notariale)
Le commerce local des peaux et des cuirs occupait l'industrie des tanneurs, des parcheminiers, des selliers, des cordonniers, des savetiers, des gantiers, toutes distinctes. Les tanneurs achetaient habituellement à l'année, finissant au mardi gras, les peaux des animaux tués par les bouchers. Ils étaient presque tous établis sur les bords du ruisseau du Peugue. Les actes des notaires contiennent un grand nombre d'actes relatifs à cette industrie; nous en mentionnerons seulement quelques-uns. En avril 1493, les bouchers Pierre et Jean de Gajac affermaient pour un an les cuirs des bœufs, des vaches et des moutons qu'ils tueraient, au prix : la traque de cuirs de bœuf marchande, à 20 francs; celle de vache, à 12 francs, et la douzaine de moutons, à 1 fr. 16 ardits. En 1550, les peaux de bœuf en poil étaient achetées à 49 livres bordeloises la traque par des marchands de Bilbao, et 200 peaux étaient vendues 135 livres bordeloises. Les peaux d'agneau et de chevreau se payaient 9 livres bordeloises la douzaine. En 1552, un grand nombre d'actes montrent Pierre Bonneau, maître parcheminier, vendant des peaux de mouton, ainsi que René Duchesne, Martin de Chebéry et d'autres. Pierre Bonneau prenait à ferme d'Héliot de la Guye toutes les peaux d'aouilles (brebis, moutons) que celui-ci tuerait dans sa craberie de Saint-Michel, pour le prix, savoir : par douzaine de peaux de barreaulx jusqu'à la Saint-Michel, 37 sols 6 deniers tournois, et par douzaine de peaux marnes, de la Saint-Michel au mardi gras, 55 sols tournois. Le 13 juin, les peaux de mouton se vendaient 40 sols la douzaine; et le 14 juillet, Pierre Bonneau achetait à un marchand de Montauban 12 douzaines de peaux de veau tannées pour 37 livres tournois. Les tanneurs, pour être reçus maîtres, devaient préparer des cuirs de bœuf, de vache, de veau, de chèvre et de mouton. Leurs statuts avaient été approuvés par les jurats le 7 décembre 1570. Parmi les principaux tanneurs de cette époque nous citons Jean de Gaufreteau et Pierre de Gaufreteau, son fils. (Histoire du commerce de Bordeaux depuis les origines jusqu'à nos jours)
Deux ans après, le 19 mai 1747, Hardouin Ier de Gaufreteau mourait, âgé de soixante-dix-huit ans, dans le château de Francs. On peut dire que le château de Francs avait été le berceau de la gloire des ancêtres d'Hardouin de Gaufreteau, et que c'est aussi dans ses murs que s'éteignit le plus illustre de cette forte race. Par la carrière des armes, Hardouin Ier de Gaufreteau avait enfin réalisé dans sa personne l'espérance qu'avaient si inutilement caressée et si obstinément poursuivie, dans la carrière judiciaire ou ecclésiastique, presque tous ses ancêtres, et principalement son arrière-grand-père, l'auteur de la Chronique. Les alliances, les cloîtres, les morts, avaient accumulé sur la tête d'Hardouin de Gaufreteau presque tous les domaines que la famille avait acquis depuis près de trois siècles. Immensément riche, proche parent de deux archevêques, commandeur de l'Ordre de Saint-Louis, lieutenant-général des armées du Roi, il mourut comblé d'honneurs et de richesses. Cependant, il lui avait manqué le malheur, comme disait Jean VI de Gaufreteau, d'avoir un fils pour ennemi. Hardouin Ier fut, sans contredit, le plus grand de sa race; mais il en fut le dernier. Ainsi l'on peut dire aussi de lui : Ultimus et maximus ! (Jules Delpit)
Jacques Gaufreteau, tanneur, fils de N. Gaufreteau, épousa, en 1460, Jeanne Lévèque, sœur de Marie Lévèque, femme de son frère Jean. Jean Gaufreteau, tanneur, a formé les branches des seigneurs de Puynormand et de Francs, de Blézignac et de Montaigne, épousa, en 1460, Marie Lévêque. (Revue catholique de Bordeaux)
Nobles Jean-François de Gaufreteau, seigneur et baron de Frans, Jean-Jacques de Gaufreteau, seigneur de Blesignat, Marc-Anthoine de Gaufreteau et Jacques-Philip de Gaufreteau, ses frères, n'ont pas de letres de bourgeoisie, mais sont filz de feu Jacques de Gaufreteau, et ledict Jacques, filz de feu maistre Jean de Gaufreteau, vivant conseiller du Roy en la Cour, et ledict Jean, fils de feu maistre Géraud Gaufreteau, aussy conseiller du Roy en ladicte Cour; ensuite se sont présantés maistre Arnaud de Gaufreteau, prestre, Pierre et Jean de Gaufreteau, escuyers, frères, filz de feu maistre Guillaume Gauffreteau, escuyer, advocat en la Cour, tous dessendans dudict feu maistre Géraud Gaufreteau, conseiller du Roy en la Cour; depuis s'est encore présanté Philip de Gaufreteau, escuyer et seigneur de Montaigne et Lamothe, qui dessend en droite ligne dudict feu Géraud Gaufreteau. Extrait de la liste des bourgeois vérifiés par le procès-verbal de Pellot, intendant de Guyenne, du 15 avril 1664. (Archives historiques du département de la Gironde.)
Enfin, pour expliquer le séjour prolongé de Mgr de Lescar au château de Francs, son titre de baron de ce lieu, de seigneur de Puynormand et d'abbé de Sablonceaux (en Saintonge)... il convient de rappeler les alliances qui avaient uni plusieurs fois ces grandes maisons des Châlon, des Gaufreteau, des Fortin de la Hoguette. Elles firent du vieux manoir féodal le rendez- vous d'une société d'élite. Jacques de Gaufreteau, époux de Marie Leberton d'Aiguille, eut entre autres enfants : — Jean-François qui contracta mariage (le 16 décembre 1663) avec Jeanne-Charlotte de Fortin de la Hoguette. — Catherine mariée à Messire Hardouin Fortin de la Hoguette. Il est intéressant de noter que Jeanne-Charlotte et Hardouin Fortin étaient la sœur et le frère de Mgr l'archevêque de Sens : Hardouin Fortin de la Hoguette, et par leur mère, neveux tous les trois de Mgr Hardouin de Beaumont de Perefixe : l'archevêque de Paris. — Une autre, Catherine, alliée à Messire Louis de Châlon, seigneur de Maison-Noble. Les enfants de Jean-François de Gaufreteau et de Jeanne-Charlotte Fortin de la Hoguette avaient donc pour oncle l'archevêque de Sens. Dans leur nombre, nous ne retiendrons que : — Hardouin de Gaufreteau célibataire, lieutenant général des armées du Roy, commandeur de l'ordre militaire de Saint-Louis. — Jeanne-Henriette, née en 1670. Leur père (Jean-François de Gaufreteau) mourut semble-t-il prématurément le 17 juin 1675 (?) à la suite d'un accident et fut enseveli dans l'église abbatiale de Sablonceaux (Saintonge) le 21 juin. (Les évêques et la cathédrale de Lescar)
Le 6. Le Roi a monté à cheval ce matin & après la Messe Sa Majesté a tenu Conseil de guerre. Sa Majesté a donné à M. de Cossé Maréchal de Camp le Cordon-Rouge, vacant par la mort de M. de Puynormand. (Mercure de France)
L'ordre de St. Louis fut fondé en 1695 par Louis XIV. C'est un ordre purement militaire. Le Roi en est Grand Maitre : les huit Grand-Croix, qui ont 6000 livres de pension, portent avec l'étoile le cordon rouge : les 24 commandeurs, dont quelques uns ont quatre mille & d'autres trois mille livres de pension, portent le cordon rouge sans étoile : les chevaliers portent à la boutonnière une croix attachée à un ruban rouge. (Introduction générale à l'étude de la politique, des finances et du commerce)
Gaufreteau de Puinormand (Hardouin de). — Guyenne. D'azur à trois pattes de grifon d'or. VI. Ne Jean de G., sgr de Blasignac, viv. 1530. V. Géraud de G., sgr de Blasignac, cons. au parl. de Bordeaux, x c. 13-II-1557 Antoinette Prieur. IV. Jean de Gaufreteau, sgr de Blasignac, cons. au même parl., x c. 8-VI-1592 Anne de La Gorce. III. Jacques de G., éc., bon de Puinormand, x c. 13-IV-1626 Marie Le Berthon. II. Jean François de G., chev., bon de Puinormand, m. n. par Pellot. int. de Guyenne, le 24-IX-1666, x c. 16-XII-1663 Charlotte Fortin de La Hoguette. I. Hardouin de Gaufreteau de Puinormand, né le 24 janv. (ou déc.) 1669, bapt. à Saint-Martin de Frans, dioc. de Bordeaux, le 26 janv. (ou déc.) 1669. (Il a apporté à d'Hozier deux extraits contradictoires). Preuves du 13-XII-1683. (Les pages de la Grand écurie)
Raymond du Bourg mourut avant 1613. Sa veuve, Madelaine de La Vergne, et son fils, Sarrus du Bourg, vendirent, le 21 janvier 1613, la baronnie de Puynormand pour 25,800 liv., somme dont Jean Disle solda les deux tiers et Jean de Gofreteau de Francs le reste. Bientôt les protestants menacèrent de reprendre les armes, Louis XIII vint dans la Guienne (1621) et ne fut pas heureux au siège de Montauban. Les révoltés fortifièrent plusieurs villes de la basse Guienne et étaient commandés par Jacques-Nompar de Gaumont, baron de la Force, qui tenait son quartier général à Sainte-Foy. Le duc d'Elbeuf assiégeait les villes rebelles, en soumettait, ou était repoussé. Il se présenta devant le château de la Force pour l'investir; de Caumont appela auprès de lui le marquis de Montpouillan, son fils, occupé avec de grandes forces aux environs de Goutras à surveiller les mouvements des catholiques. Ce marquis et son frère le marquis de la Force, qui revenait de La Rochelle, s'acheminèrent par Saint-Seurin sur l'Isle (janvier 1622) dont ils minèrent l'église, assiégèrent celle de Lussac où s'étaient retranchés les habitants sous les ordres du capitaine Robin, la prirent, la pillèrent, ainsi que le bourg. Continuant leur marche, ils investirent le château de Puynormand et s'en rendirent maîtres par la trahison de quelques officiers. Le parlement de Bordeaux ordonna des informations contre les traîtres. Huit années se passèrent, et Jean Disle céda sa portion de la baronnie à de Gaufreteau pour des rentes, des terres, un retour de 4,000 liv., et la réserve d'une partie de la justice (27 avril 1631). Hardouin de Gaufreteau, petit-fils de Jean, testa le 2 juin 1747 et légua Puynormand et Francs à Hardouin de Châlons, évêque de Lescar, son neveu, « à la charge et condition que tous les biens qu'il recueillira, dit le testateur, en conséquence de mon présent testament, appartiendront et reviendront, après son décès, à l'un des enfants mâles de feu messire Jacques Hardouin de Châlons, mon neveu, lesquels je lui substitue, et de mâle en mâle. » L'évêque vivait encore en 1763, et en 1770 le comte Hardouin de Châlons, filleul et petit-neveu de Gaufreteau, était baron de Puynormand. Ses descendants ont conservé cette seigneurie jusqu'en 1792. (Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement)
Source : Généalogie Charente Périgord.