La mine de fer de Lonlaigne
C'est au même Lonlaigne que s'adresse Jacques de Lavalade, un négociant du bourg de Javerlhac, le 12 janvier 1783. Celui-ci est en procès contre des fournisseurs de mine et demande à Lonlaigne de déclarer, devant notaire, comment il achète ses mines de fer. Il souhaite que Lonlaigne réponde « que tous les maîtres de forge à fondre, dans son canton, sont dans l'usage constant d'acheter et recevoir publiquement de tous particuliers les mines de fer qu'ils ramassent journellement sur la surface de la terre, soit dans leurs propres champs, soit dans ceux de leurs voisins sur la permission qu'ils en obtiennent ».
Dans sa réponse, Lonlaigne s'explique ainsi : « Depuis 1774, il a acheté tant pour la forge royale de Ruelle que pour celle de Forge-Neuve, de Messieurs Docor (Aucors, paroisse de Beaussac), le chevalier de Rémondias (paroisse de Mainzac), de Fornel de Coutillas (paroisse de Feuillade) et de Maumont (Les Grogilles, paroisse de Feuillade), personnes de condition, du Sieur Desgarennes, ancien maître de forge..., et autres particuliers, les mines de fer dont il a eu besoin pour les exploitations des susdites forges, qui ont été conduites, lavées, mesurées à leurs frais, pour constater le nombre de fondues de chacun, savoir celles destinées pour la Forge-Neuve, aux lavoirs de ladite forge et à ceux du château de Javerlhac, et celles destinées pour la forge de Ruelle aux lavoirs des entrepôts du Grand-Moulin de Varagne, Labeytour (paroisse de Souffrignac), et Guillot (paroisse de Feuillade), et payées à chacun suivant les conventions entre lui et eux faites, soit verbalement, soit par écrit.
De plus ledit Lonlaigne déclaré qu'il a connaissance que les personnes ci-dessus dénommées ont fait tirer les mines qu'ils lui ont vendues et livrées tant dans leurs fonds particuliers, que dans ceux d'autruy... que pour reconnaître la qualité des différentes mines qu'il a acquises, il s'est transporté sur les minerets et autres endroits où elles étaient situées, que cependant, il y en a qu'il n'a pu voir, attendu ses grandes affaires, que sur les entrepôts et lavoirs, mais que ces mêmes mines ne venaient que de personnes de probité à lui connues ; que sur le grand nombre de fondues qu'il a acquis et converti en artillerie pour le roy, il s'en est procuré par les tirages qu'il en a fait faire par lui-meme plus de la moitié, et qu'enfin, il n'en a jamais acheté de ramassées sur la surface de la terre » (2E 11409).
(Société Archéologique et historique de la Charente, 1983)