Un enlèvement dans le Nontronnais
Jacques d'Abzac, baron de Saint-Pardoux, seigneur de Villars et Mézières, recevait un congé du curé de Saint-Pardoux le 27 août 1687, pour épouser Catherine des Cars (1), fille d'Annet des Cars, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de Honfleur, et de Paule de Monlezun de Campagnac. Il testa le 21 septembre 1688 et mourut le lendemain chez le prieur de Badeix; le 23, il fut inhumé dans l'église de Saint-Pardoux.
Quelques années après la mort de son mari, Catherine des Cars, jeune veuve dont la conduite, tout au moins imprudente, était l'objet des commérages du Nontronnais, fut l'héroïne d'une aventure romanesque, sur laquelle un volumineux dossier des Archives départementales (2) fournit les détails les plus circonstanciés; nous la donnerons ici comme curieux tableau des mœurs du temps.
Le 19 janvier 1696, vers les trois heures du soir, une amazone, suivie d'une femme de chambre et de deux valets, chevauchait sur la route qui conduit de la Renaudie à Nontron. Cette amazone était Catherine des Cars qui'allait rejoindre dans cette dernière ville une fort gaie compagnie où elle se trouvait au milieu d'un cercle d'adorateurs.
La petite troupe était arrivée à deux portées de fusil du château de Lâge, au lieu dit la Montade, quand, tout-à-coup, des taillis de châtaigniers qui bordaient la route, surgirent trois cavaliers, pistolets au poing : le premier, borgne, portait un habit rouge couvert de galons et de broderie d'or; le deuxième, noiraud, picoté, était vêtu de brun; le dernier, un valet, en noir.
Les deux premiers se précipitent à la bride dų cheval de Catherine des Cars, et lui enjoignent, au nom de sa mère, d'avoir à les suivre. Effrayée, elle se jette à bas de sa monture, en criant : « Messieurs, que me voulez-vous ! au secours ! à la force ! C'est M. de Londeix et M. de Lavaud qui me prennent à force ! » Les deux cavaliers ainsi désignés sautent à terre et la relèvent en la traînant par les bras pour la remettre sur son cheval (3); un des valets voulant prendre sa défense, M. de Londeix, – l'homme rouge, – lui met son pistolet sous le nez en le menaçant : « Bougre, je te tuerai ! » L'autre valet court vers des paysans qui travaillaient non loin et qui, malgré ses prières, refusent d'intervenir : il veut alors gagner le château de Lâge, mais il est rejoint par un des agresseurs, qui le ramène, pistolet au poing.
Mme des Cars, replacée de force sur son cheval, est entraînée, en dépit de ses supplications, au village de Nondonnet où elle est renfermée dans une grange.
Vers les deux ou trois heures de la nuit, arrive une troupe de sept ou huit personnes, dont le curé de Nontronneau et un cavalier masqué, la tête couverte d'un grand chapeau et portant par dessus un capuchon bleu descendant jusqu'au dos. Il parlait le patois gascon en déguisant sa voix : « Ah, madame la coquette, dit-il à la prisonnière, vous ne vouliez pas venir, mais nous vous tenons. » On sut plus tard que cette personne masquée était Mme des Cars mère.
On parlementa pendant un temps assez long pendant lequel Catherine ne fit que gémir, disant à un des nouveaux venus : « Janot, tu m'as bien trahie ! » A quoi l'autre répartit : « Une fois, Madame, que je sers un maître, je le sers bien. » Puis ils lui lièrent les bras en croix avec une corde et ce faisant, ils lui arrachaient des cris : « Hélas, vous me coupez les mains, je suis perdue ! » et comme elle refusait de monter à cheval, la personne masquée la frappa au visage d'un coup de houssine : « Ah, s'écria-t elle, vous m'avez arraché un œil ! »
Enfin, on parvint à la placer à califourchon derrière un valet; pour l'empêcher de s'enfuir, le curé lui fit lier, les jambes par dessous le ventre du cheval et on l'attacha avec une nappe au valet placé devant elle. De crainte de ne pouvoir l'emmener ainsi, une charrette à bœufs fut réquisitionnée et par un clair de lune splendide, le cortège se mit en route.
Arrivée au hameau de Chez-Younet, Catherine, vaincue par la douleur, supplia ses bourreaux de la délier, leur promettant de les suivre partout où ils voudraient. M. de Londeix la détacha, la mit assise en croupe derrière un valet et renvoya la charrette (4).
En route, ils disculèrent le chemin à suivre et arrêtérent provisoirement qu'ils se rendraient chez le curé de Nontronneau (5) où ils passèrent le reste de la nuit et la journée du lendemain. De là, ils furent, au château de Beauvais, qui est fort proche, où ils soupèrent. Comme Catherine refusait des aliments qu'on lui offrait, le curé lui conseilla de prendre des forces pour le long voyage qu'elle allait entreprendre. Quelques heures après, en effet, Mme des Cars mère, sa femme de chambre, celle de sa fille, le curé, MM. de Londeix et de Lavaud, accompagnés de six valets, montèrent à cheval, et comme précédemment l'un de ces derniers prit Catherine en croupe : la cavalcade ainsi formée prit le chemin du château du Plieux (6), près de Lectoure, où Mme des Cars avait décidé d'enfermer sa fille, dont elle réprouvait la conduite légère qu'elle attribuait à la fréquentation de ses amis du Nontronnais. Avant d'arriver à cette mesure de rigueur, Mme des Cars avait réuni au château de Beauvais un conseil de famille auquel avaient assisté MM. de Lavedan de Fontenille, de Montluc, de Crussol d'Amboise, ses parents, et là on avait examiné les moyens de soustraire Catherine, qui refusait d'obéir à sa mère, au milieu pernicieux dans lequel elle vivait. Ce fut le curé qui émit l'idée de l'enlèvement auquel le conseil tout entier se rallia. De Londeix et de Lavaud, amis de Mme des Cars, furent chargés de mettre ce projet à exécution, et un valet de Catherine, gagné par ceux-ci, eut pour mission de faire connaître le jour où ce rapt pourrait s'effectuer sans difficulté; on a vu que cette combinaison réussit parfaitement.
Pour voyager à l'abri des indiscrétions, il avait été convenu qu'on ne marcherait que de nuit : ils s'arrêtèrent ainsi à Mensignac, passèrent l'eau à Annesse et restérent une journée à Bergerac. En route, comme Catherine se plaignait, le curé lui déclara qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait et qu'elle devait s'attendre à de plus grands mauvais trạitements; il rassurait au contraire la femme de chambre, lui disant qu'elle n'avait rien à craindre, mais que sa maîtresse, ne reverrait jamais le Périgord.
A Bergerac, Catherine profita d'un moment de répit que ses gardiens lui laissaient et écrivit à son cousin, le comte des Cars, pour lui dénoncer son enlèvement. Sa femme de chambre put porter sa lettre chez le maître de poste, mais elle avait été suivie par de Londeix et de Lavaud qui entré. rent chez celui-ci et le menacérent de mettre le feu à sa maison s'il ne leur remettait pas cette lettre : terrorisé, il dut s'exécuter.
Cette tentative augmenta la surveillance des ravisseurs qui depuis ce jour gardèrent constamment à vue Catherine et sa femme de chambre; à chaque gîte, Londeix et Lavaud couchaient dans leur chambre dont ils barricadaient les portes et les fenêtres avec des cordes et des barres.
De Bergerac, la petite troupe continua sa route par Villeneuve, Agen (7), puis elle s'arrêta deux jours dans un cabaret : entre cette ville et Lectoure, pour donner le temps à un valet, parti en avant, de faire murer les fenêtres d'une tour du Plieux.
Ce fut là sans doute que Catherine put tromperla vigilance : de ses gardiens et écrire à son cousin une nouvelle lettre quí, confiée par sa femme de chambre à un religieux, parvint à son destinataire; nous la reproduisons d'après l'original, en respectant son, orthographe :
De Gaion, ce 25 janvier 1696.
Heureusemeril je trouve un momant pour vous escrire, Monsieur, et le Përe Morand vous ferat tenir ma lettre; ie ne doute pas que mon anlevement ne nous face bien de la pène de toute les manière, encore ie suis bien persuadé qué vous le poursuiurés comme il fos, cès pourquoy ie ne vous an di raiu.
Avés uous iamės uut une cruauté si grande ? cè une raie innouix que ma mêre a contre moy; je suis tretée d'une manière épouventable. Vous savés comme ie fut maltrettée : l'on me prit mon argant et du reste vous saves ce qui an nės. le suis tretée à cou de piet et à cou de bâtons, ont menasce de me fere mourir dans une base foce et d'avoir tous les iours les estrivaires si ie leur fés la moindre peine du monde. Comme ils crenaient que vous poursuiuès bien mon anlèvement, ie panse que quan il le sauront, il ne m'oblige à sinés quelques ates ou quelque déclarationt pour ce vouloir mettre à l'abrit de mon anlèvement, més confès que si me le fon fère que cela serait bien par force et contre ma volonté. Cès pourquoy ie revoque tous les escri et ate qu'il me pourės obligés de fere par force à quause des mouės trétement que je connès qu'il me feront. le ne doute pa qu'il ne mise an nuiaie (8) touttes les menace que ma mère et eut me font; ie suis estrè mę man (9) martirisée et de toutte les manières; ie m’atant à tout momans d'estre poniardée. Ma mère me roue de cous à la moindre violance que ie uau lie fère. Iugés ce qu'il me feront lor que ie resisteres à ne vouloir pas sinés ce qu'il vousdrons. La peur d'estre maltrettée et la crainte d'estre, dans une base foce, comme ie suis menascé à tout momans, fait bien fère des choies malgré que l'on an nės (10). Si par asar cela arrive, comme ie n’an douté pas, ie prie la justice d'iavoir esgard et de regarder tout ce qu'il me pourret fère fère qui m'oront fet fère par force par la quantité de mouės tretement qui m'oront fé.
Ayés pitaie de moy, Monsieur mon cher cousin, ie nous prie de couloir me servir de père ! hélas ! je suis dans un pitoyable estat; tirés moy; ie vous prie d'antre leur mains ! Ayés un ordre de M. de Sourdis avecque un garde ou un de M. l'intendant pour me chercher et me sortir de lå ou je serés.
La iustice existe pour tout le monde, ni an n'aré-t-il pas (11) pour moy !
Ayės pitaye de moy, mon cher cousin, ie suis bien dine de compasion ! Fète moy l'honneur de me crère avecque toute sorte de soumission,
Vostre très humble et obéissante servante,
Catherine Descars.
le vous prie d'estre persuadé que bien loin de uouloir fère grase à cette quanalait (12) qui m'ont enlevée, si ie suis iamais en liberté, que Dieu m'en fasse la grasse, ie suis résolue manger plus tos tou le peu de bien que Dieu m'a donné pour lè fère punir comme il le mérite. le vous prie, métés moy en liberté et en natansdant ce.... pour moy, ayés la bonté de me fère cette grase. Le curé comme auteur de la choze mérite encore plus s'il ce peut, d'estre punit plus sévèrement que les autres. Ie vous prie de demandés en iustice que ie soit remise dans un couvant.
A. Monsieur le comte Descars, à la Renaudie.
Catherine conduite au Plieux fut écrouée dans la tour murée, et là sa mère l'abandonna pour gagner le château de la Mothe, sa résidence habituelle : tous les deux ou trois jours, elle revenait au Plieux pour surveiller sa prisonnière dont la garde avait été confiée à des serviteurs.
Dès le lendemain de cet enlèvement, un des valets de Catherine qui avait trompé la surveillance de ses gardiens, s'était rendu à Saint-Front-la-Rivière chez Jean Pindray, procureur d'office de la juridiction de St-Angel, pour lui dénoncer le crime commis contre sa maîtresse. Pindray fit aussitôt prévenir le juge, Pierre Demarque, et tous deux, assistés de leur greffier, se rendirent sur le théâtre de l'enlèvement où ils. reçurent les dépositions des témoins, paysans, qui ayant vu ce qui se passait, avaient jugé prudent de ne point intervenir et ayaient suivi de loin les péripéties du rapt. Sur leurs indications, on courut après les ravisseurs, mais comme on ignorait la route qu'ils avaient prise, on ne put les rejoindre..
A la suite de ces faits, le lieutenant criminel de Périgueux, saisi de l'affaire, rendait, le 3 février, un décret de prise de corps contre le marquis de Londeix, le sieur de Lavaud, Jean Constant, curé de Nontronneau, une personne masquée et deux valets nommés Louis et Janot.
Quelques jours après, le comte des Cars recevait de sa cousine la lettre que nous avons rapportée; il s'empressa de la communiquer à la justice qui partit sur cette nouvelle piste.
Douze ou quinze jours après ces événements, le curé de Nontronneau qui, était retourné en Périgord, arriva tout effaré à la Mothe; il venait apprendre à Mme des Cars le bruit que cet enlèvement avait fait dans la province, et qu'une information criminelle était dirigée contre eux, tellement qu'il ne s'était pas cru en sûreté dans sa paroisse où, depuis quelque temps, il n'osait plus dire la messe; il venait se mettre sous sa protection : la marquise rit de ses craintes, disant qu'elle se moquait de tout ce qu'on pourrait entreprendre contre elle et ses amis.
Vers le même temps, Catherine trouvait le moyen de faire parvenir au lieutenant criminel une supplique où elle indiquait le lieu de son internement et les mauvais traitements qu'on lui faisait subir. Ces renseignements lui parvinrent le 24 février. Le jour même, il mandait à son collègue de Lectoure d'avoir à se transporter au Plieux pour délivrer Mme de Mézières : le 1er mars, celui-ci ayant reçu cette commission, s'y rendit et fit enfoncer les portes et les fenêtres; après de longues recherches, il trouva Catherine à l'étage supérieur d'une tour qui n'avait pour seule ouverture qu'une croisée où un chat n'aurait pas pu passer. Elle gisait malade, extrêmement changée, sur un matelas jeté dans un coin sur de la paille; les poux la dévoraient; car elle n'avait pas changé de linge depuis son enlèvement (13).
Le lieutenant criminel de Lectoure la ramena et voulut la mettre, suivant le désir qu'elle en avait exprimé, dans un couvent de cette ville, mais la supérieure qui craignait sans doute les représailles de la marquise, refusa de la recevoir Il dut la confier à un notable bourgeois du lieu, Guillaume Casteras.
Le 7 mars, Dalesme, informé de la réussite de la mission confiée à son collègue, donnait l'ordre à Pierre Darpes, huissier au présidial, de se rendre à Lectoure pour ramener Catherine à Périgueux sous la protection d'une escorte de gens d'armes. A son arrivée, celle-ci fut logée à l'Image Saint-Louis.
Les gens de la marquise lui mandèrent aussitôt cette perquisition : le messager porteur de la lettre arriva à la Mothe à la pointe du jour et la donna à la femme de chambre de Catherine; elle monta éveiller Mme des Cars et lui remit la missive : mais à peine celle-ci eut-elle lu les premiers mots que, prise de stupeur, elle la laissa échapper et fit immédiatement venir auprès d'elle Londeix et Lavaud qui ne l'avaient pas quittée.
Le marquis des Cars, frère de Catherine, et le marquis, de Campagne, son oncle, mis au courant par la rumeur publique, survinrent peu après et blåmèrent vivement cet abus d'autorité.
Pour arrêter cette affaire, M. des Cars, sa mère et de Londeix partirent sur le champ pour Bordeaux emmenant avec eux la femme de chambre de Catherine, Marguerite Jardry; ils restérent plusieurs jours dans cette ville, pendant les quels cette dernière fut tenue renfermée dans une chambre. De là, ils la conduisirent à Limoges et la remirent au lieutenant criminel, sans doute une de leurs créatures, chez qui elle fut gardée pendapt trois mois; un jour, de Londeix, de Lavaud et le curé allèrent la trouver et tentèrent par tous les moyens de lui faire signer un papier qu'on ne voulait pas lui laisser lire, ce à quoi elle se refusa énergiquement. Enfin le lieutenant criminel, peu soucieux de se trouver dans cette affaire, lui rendit la liberté vers le commencement de septembre : elle n'eut rien de plus pressé que de se rendre à Périgueux où, le 6 de ce mois, elle faisait à la justice un long récit des événements survenus depuis le 19 janvier.
La déposition de ce principal témoin permit de clôturer l'instruction et bientôt le procureur du roi déposa ses conclusions contre les accusés tous en fuite, à l'exception de Mme des Cars qui, mise en état d'arrestation et écrouée le 8 juin, avait obtenu le lendemain sa mise en liberté sous caution.
Le procureur requérait les condamnations suivantes : pour de Londeix et de Lavaud, la tête tranchée sur un échafaud élevé place de la Clautre; pour le curé Constant, cinq ans de galères et le bannissement contre un laquais; plus, pour chacun d'eux, 1.000 l. de dommages-intérêts envers Catherine et 200 l. d'amende envers le roi; enfin pour la marquise des Cars, 10.000 l. de dommages-intérêts et 500 l. d'amende. Pour les contumaces, la sentence à intervenir det vait être exécutée en effigie et affichée par l'exécuteur des hautes œuvres à un poteau de la Clautre.
Cette sentence n'a pu être retrouvée et nous doutons qu'elle fut rendue conformément aux conclusions du procureur du roi, car Constant était encore curé de Nontronneau en 1709 (14).
Quant à Catherine, elle revint se fixer au Petit-Villars et se remaria, à Romain, le 28 décembre 1697, à Pierre de Bannes, seigneur de Bosredon.
Roger Drouault.
Notes :
(1) Le 15 novembre 1693, elle reconnaît, comme tutrice de ses deux filles, avoir reçu de M. d'Abzac de Mézières, l'ameublement de la chambre qu'elle occupait à Villars, parmi lequel figurent 8 tentes de tapisserie où sont représentées les femmes illustres.
(2) Arch. de la Dordogne, B. 225
(3) En se débattant elle perdit son mouchoir qui contenait 20 louis d'or; on ne le retrouva pas.
(4) D'après les dépositions faites les 23 et 24 février par l'un des valets; et six témoins qui, cachés derrière des arbres au moment de l'enlèvement et poussés par la curiosité, avaient suivi la petite troupe en se dissimulant le long des haies.
(5) Ils furent tout d'abord fort embarrassés de leur capture et ne savaient ou la cacher; les uns parlaient de l'emmener à Nontron; d'autres à Nontronneau; ce fut l'avis de ces derniers qui prévalut.
(6) Commune du Plieux, canton de Miradoux (Gers).
(7) C'est à partir d'Agen que la femme de chambre fut séparée de Catherine; elle coucha à Miradoux et fut emmenée à la Mothe où elle n'entendit plus parler de sa maîtresse.
(8) En usage. Orthographe toute phonétique : Catherine des Cars prononçait choje, ujaje, siner, dine, ate, pour chose, usage, signer, digne, acte; déformations dues sans doute à l'accent méridional.
(9) Extrêmement.
(10) Que l'on en ait.
(11) N'y en aurait-il pas.
(12) Canaille.
(13) La cruelle marquise avait même prévu la mort de sa fille, et pour ce cas avait donné comme instructions à ses gardiens de creuser un trou pendant la nuit et d'y enterrer son corps.
Mme des Cars n'était pas plus tendre pour son autre fille Gabrielle des Cars, demoiselle de Beauvais, qu'elle avait fait enfermer, en juin 1690, au couvent des filles N.-D. de Périgueux, « sur un bruit qui s'estoit répondu que plusieurs personnes songeoient à elle. » Le 8 août, cette jeune fille apprenant que sa mère voulait la retirer de ce couvent et craignant sans doute un sort identique à celui de sa sœur, présentait une requête au sénéchal de Périgord, pour défendre à la supérieure de la remettre à sa mère : en présence de la conduite de celle-ci, il ne put que faire droit à sa demande.
Gabrielle épousa le 22 novembre 1727, Jacques Delafond, marquis de Saint-Projet, sénéchal de la Haute Auvergne, sgr de Montesquieu, la Mothe, la Bastide et Reilhac. (Contrat Deguizable, notaire à Milhac.)
(14) Note de M. le commandant Lajus, maire de Lussas-et-Nontronneau.