Les Cazes avant la Révolution française

 Les Camain

La famille de Camain de Saint-Sulpice-de-Mareuil, du Verdoyer, de Saint-Front-de-Champniers, des Cazes, d'Oradour, de Puylambert, de Romefort, de La Coutencie, de Lestang de Lavergne et autres lieux, remonte sa filiation à 1450.

Au XVIIe siècle, Charles de Camain, seigneur des Cazes, et son épouse Françoise Saunier habitent le château des Cazes. De leur union, naissent Hélie, écuyer, sieur du Repaire, marié le 26 novembre 1668 à Anne Deschamps, fille de Léonard, écuyer, sieur de La Tranchardie, et de Judith Hastelet ; et Louis dit le chevalier du Repaire, marié le 15 octobre 1673 avec Bertrande Marquet, fille de Louis, sieur des Farges, et de Valérie de Mérédieu, puis en secondes noces avec Marguerite Arbonneau.

Hélie et Louis de Camain s'illustrent à leur manière en participant activement à un fait-divers particulièrement sanglant. Ainsi, le 2 janvier 1677, les deux Camain, Raphaël de Lamberterie, seigneur de La Chapelle-Montmoreau, son frère cadet, après un bon dîner chez le juge de Quinsac, réunissent quelques hommes armés et se dirigent vers La Pouyade afin de règler un différend qui les oppose à la famille de La Roussie (voir La Pouyade). Guillaume de la Roussie, abbé de Beaulieu et son frère Pierre, seigneur de la Pouyade, brigadier des chevau-légers, en promenade sur le chemin de Mars, sont alors surpris. MM. de Lamberterie tirent immédiatement deux coups de pistolet qui étendent raide mort le pauvre abbé. Les assaillants déchargent ensuite leurs armes sur Pierre puis lui envoient un coup de fusil qui le blesse aux reins et, pour faire bonne mesure le lardent de coups d'épée. Pierre de la Roussie, gravement blessé, trouve tout de même assez de ressources pour saisir un fusil et tirer sur le cadet des Lamberterie qui ne survivra d'ailleurs que quelques jours à ses blessures. L'intervention de paysans met heureusement fort à propos un terme à ce véritable carnage qui ne trouvera son épilogue définitif, après une longue série de procès ayant opposé les diverses parties, qu'avec le mariage, le 25 janvier 1780, de Pierre de Lamberterie, arrière-petit-fils de Raphaël, avec Gabrielle de la Roussie, petite-nièce du malheureux abbé.

Sur la présence de la famille de Camain aux Cazes, nous savons également qu'en 1680 et 1681, lors des baptêmes de Jeanne et de François, leurs enfants, Jean de Camain, chevalier, et son épouse, née également de Camain, demeurent aux Cazes. Jeanne a pour parrain François de Camain, chevalier, seigneur de Saint-Sulpice, demeurant en son château de La Vergne, alors que François a pour marraine Angélique de Fayard, épouse de François de Camain.

Enfin, le 19 décembre 1698, suivant acte passé devant maître Boyer, notaire à Nontron, Henri de Camain, seigneur de Saint-Sulpice et de La Vergne, cède les Cazes à la famille Pastoureau.

Les Pastoureau

Pierre Pastoureau, sieur des Goulières, avocat et conseiller du roi en l'élection de Périgueux, acquéreur des Cazes, est le fils de François Pastoureau (1633-1725), avocat, conseiller du roi, écuyer, conseiller enquêteur et examinateur de l'élection de Périgueux, et de Marguerite Roy.

De son mariage avec Madeleine Eyriaud naissent dix enfants, réduits à quatre d'après le partage de sa succession du 2 février 1737 (acte reçu par maître Grolhier, notaire à Nontron) : Marie, mariée à son cousin Pierre Pastoureau, sieur de La Serve, bourgeois de la ville de Nontron, suivant contrat du 9 juillet 1721 passé devant maître Danède, notaire royal ; Suzanne, mariée en 1715 avec Michel Martin, écuyer, seigneur de Jaillac, conseiller du roi, avocat au présidial et sénéchal de la ville de Périgueux, demeurant au château des Landes, paroisse de Merlande ; Bertrande, mariée en 1725 avec Jean de Labrousse, sieur du Bosfrand, avocat en parlement et juge du marquisat du Bourdeix et de la baronnie de Champniers ; autre Bertrande, mariée avec Jean Feuillade, sieur de Laterrière, bourgeois.

Des biens paternels, Suzanne reçoit une maison à Nontron, la forge de Lamendeau, trois journeaux de bois et deux journeaux de pré joignant la forge, la métairie de Bord, le pré de chez Gourniaud, la chenevière (champ de chanvre) de Valette et la métairie d'Ars, Bertrande hérite de la métairie du Naudonnet, une pièce de vigne à La Montade, une terre et la chenevière de La Jaurias, un pré à Saint-Martial, un lopin de pré au même lieu, trois pièces de vigne à Rapevache, une terre à La Grange de La Jaurias ainsi qu'une autre terre et une vigne, une vigne à La Boissière, un lopin de terre et un pré à proximité du bourg de Saint-Martial, la métairie de Chantemerle, les vignes de La Borderie, les prés de Crachat et des Laurent. Autre Bertrande reçoit les métairie et borderage de Goulières ainsi que la métairie de Broulhiac. Enfin, Les Cazes, les cuves, le pressoir, les meubles, attachés au domaine, le pré de Las Combas, reviennent à Marie.

De l'union de Pierre et Marie, naissent notamment Jean, en 1739 et François en 1743, François Pastoureau, sieur de La Serve, bourgeois, demeurant à La Borderie, épouse Marie Boutinon. Le 18 mars 1789, il est élu député à l'assemblée des Etats généraux pour la paroisse de Saint-Martin-le-Peint.

Jean Pastoureau (1739-15 novembre 1818) hérite des Cazes où il réside.

Le 27 août 1771, il épouse Anne Filhoud, fille de Pierre Filhoud, sieur de Lacour, régisseur du château de Saint-Martin-le-Peint, et de Anne Carrier. A la mort de Jean Pastoureau, le domaine des Cazes passe à son fils Pierre (1783 Javerlhac-19 avril 1865). Pierre Pastoureau dit Lacour, époux de Marie-Henriette-Eugénie Ribeyrol, maire de Saint-Martin-le-Pin, quitte finalement les Cazes en 1844 pour Javerlhac où il meurt à l'âge de 82 ans.

t1448498136 illustration : les restes du vieux logis au XXIe siècle.

Source : Nontron et le pays nontronnais, de Jacques Lagrange.

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