Le métier d'arquebusier en Angoumois
Apprentissage. — Nous avons trouvé 36 contrats d'arquebusiers, fourbisseurs d'épée, ou monteurs d'armes, de 1590 à 1782.
En dehors de ce que nous savons, nous n'avons à signaler que : l'origine aisée des apprentis; la durée de 3 ans, sans limitation de lieu, il en venait de Charras, de Chinon (P. Fillon, 3-1-1690; Jacq. Gibauld, 13-6-1695). Le prix moyen passa de 65 #, de 1590 à 1699, à 130 #, plus une livre de cire, dont l'estimation monta de 20 s. à 30. L'enseignement comprenait l'arquebuserie et la fourbisserie, quelquefois la florure et l'argenture des gardes d'épées. La fourniture des outils était à la charge du maître, qui pouvait prendre plusieurs apprentis en même temps; enfin, lorsque ceux-ci n'étaient pas de l'Angoumois, la juridiction du présidial leur était imposée.
Maîtrise. — Les conditions et le formalisme, exigés pour être reçu maître, sont à peu près ceux que nous avons vus pour les serruriers.
Les 3 années d'apprentissage faites, l'aspirant obtenait un chef-d'oeuvre qui, terminé était examiné, des questions étaient posées ; et après avoir été reconnu capable, il prêtait serment et était reçu par le prévôt.
Quelquefois, en vue d'empêcher des irrégularités, 3 maîtres étaient désignés, comme nous l'avons déjà vu. Le droit était, ainsi que pour les serruriers, de 30 # et de 3 # pour les fils et les gendres ; et pour tous le devoir annuel était fixé à 12 s. (Ph. Gibauld, 12-4-1652; P. Fillon, 27-6-1667).
Les délibérations de 1704 (Boylevin) et de 1746 (Caillaud), prises pour les serruriers, pour éliminer les non parents, étaient applicables aux arquebusiers.
Chefs-d'œuvre. — Deux sont connus, ils figurent dans les minutes de F. Fillon, des 23-4-1674 et 23-11-1690. Le premier est : « une platine de fusil »; le second : « une platine de fusil boucanniere à la royale ».
(Société Archéologique et historique de la Charente, 1937)