L'affaire Mascureau de Sainte-Terre
Ne craignant plus pour leur carrière, de nombreux officiers retraités ne manquent pas d'ailleurs de manifester dans la garde nationale d'Angoulême, Jules Mascureau de Sainte-Terre et Jean Marie Horric de la Motte s'attirent ainsi les foudres de ceux qui soutiennent encore Louis-Philippe. Car cette institution encadrée, rappelons-le, par de nombreux vétérans de la Grande Armée est perçue par ces deux officiers supérieurs, dont les grades et les titres ont été en partie gagnés sur les champs de bataille de l'Empire, comme une véritable émanation de la révolution de 1789. Après plusieurs sommations, leur ordonnant de prendre leur service, ces deux officiers sont finalement arrêtés sur ordre du colonel Rousselle qui les traduit devant le conseil de discipline du premier et du deuxième bataillon de la légion d'Angoulême. Anecdotique, cet incident est pourtant révélateur de l'antagonisme qui oppose parfois d'anciens officiers de la Grande Armée. Mais cette opposition n'est guère surprenante puisqu'elle est le fait essentiellement d'officiers nobles attachés depuis longtemps à la cause des Bourbons.
Non contents des décisions prises par le conseil de discipline (composé aux deux-tiers d'anciens officiers de l'Empire) qui les condamne, selon la loi du 22 mars 1831, à deux jours de prison et à une amende, Mascureau de Sainte-Terre et Horric de la Motte se pourvoient alors en cassation pour obtenir une révision du jugement. Par l'instrusion de ces hauts magistrats dans cette querelle sans incidence particulière, il paraît légitime d'affirmer que l'affaire devient extrêmement sérieuse, revêtant en outre un caractère symbolique très fort pour les différents protagonistes. Leurs pourvois rejetés le 6 janvier 1832, Mascureau de Sainte-Terre et Horric de la Motte sont finalement obligés de passer deux jours en prison. Afin d'éviter la honte d'une arrestation, ils rédigent une lettre au maire d'Angoulême dans laquelle ils font part de leur volonté de se constituer prisonniers auprès des autorités compétentes. Ne manquant pas de provoquer les autorités locales, les mêmes se manifestent quelques mois plus tard pour rendre visite aux accusés Beauregard et Lépinière, jugés à Angoulême pour avoir participé à l'affaire La Rochejacquelain. Leur geste est d'autant plus gênant qu'il intervient à un moment où la garde nationale d'Angoulême a été malmenée, du 14 au 17 juillet 1832, par un rassemblement de paysans et de citadins désireux d'en finir avec les « Vendéens ». Donnant lieu à de nombreux rapports et courriers, ces affaires confirment du reste que les rivalités politiques ont été capables, sous la monarchie de Juillet, d'opposer des hommes qui ont pourtant un passé militaire commun.
Source : Destins de braves, de Stéphane Calvet.
Non contents des décisions prises par le conseil de discipline (composé aux deux-tiers d'anciens officiers de l'Empire) qui les condamne, selon la loi du 22 mars 1831, à deux jours de prison et à une amende, Mascureau de Sainte-Terre et Horric de la Motte se pourvoient alors en cassation pour obtenir une révision du jugement. Par l'instrusion de ces hauts magistrats dans cette querelle sans incidence particulière, il paraît légitime d'affirmer que l'affaire devient extrêmement sérieuse, revêtant en outre un caractère symbolique très fort pour les différents protagonistes. Leurs pourvois rejetés le 6 janvier 1832, Mascureau de Sainte-Terre et Horric de la Motte sont finalement obligés de passer deux jours en prison. Afin d'éviter la honte d'une arrestation, ils rédigent une lettre au maire d'Angoulême dans laquelle ils font part de leur volonté de se constituer prisonniers auprès des autorités compétentes. Ne manquant pas de provoquer les autorités locales, les mêmes se manifestent quelques mois plus tard pour rendre visite aux accusés Beauregard et Lépinière, jugés à Angoulême pour avoir participé à l'affaire La Rochejacquelain. Leur geste est d'autant plus gênant qu'il intervient à un moment où la garde nationale d'Angoulême a été malmenée, du 14 au 17 juillet 1832, par un rassemblement de paysans et de citadins désireux d'en finir avec les « Vendéens ». Donnant lieu à de nombreux rapports et courriers, ces affaires confirment du reste que les rivalités politiques ont été capables, sous la monarchie de Juillet, d'opposer des hommes qui ont pourtant un passé militaire commun.
Source : Destins de braves, de Stéphane Calvet.