Le drame de La Rochette
Angoulême. — Les habitants de la commune de la Rochette, canton de la Rochefoucauld, sont plongés dans la consternation. Le 5 octobre, une jeune fille de onze ans, du village de Villemallet, de cette commune, la nommée Marie Favraud, était occupée à ramasser des glands sous un chêne, sur les limites de la forêt de Braconne, en compagnie d'un petit garçon, lorsqu'elle fut subitement attaquée par une louve qui la renversa et la prit à la gorge.
Le petit garçon, monté sur le chêne pour faire tomber les glands, spectateur épouvanté de cette horrible scène, poussa des cris qui attirèrent l'attention de quelques cultivateurs occupés aux travaux des champs.
Un homme courageux accourt, se précipite sur l'animal et engage avec lui une lutte corps à corps, dans laquelle il recoit de nombreuses blessures ; il terrasse la louve, l'étreint sous ses genoux, s'arme d'une pierre, à l'aide de laquelle, à coups redoublés, il essaie d'assommer son féroce adversaire. C'est alors que surviennent deux autres voisins, dont l'un, armé d'une pioche, achève la louve, d'un seul coup.
Alors on s'empresse autour de l'enfant, qui gisait sanglante et les habits en lambeaux; mais les spectateurs de cette scène, inouïe dans nos contrées, ne relèvent qu'un cadavre.
Avant que l'homme dont nous avons signalé la courageuse conduite fùt parvenu à la dégager, la louve avait eu le temps de lui broyer la tête.
(Journal Le XIXe siècle, 13 octobre 1874)
Le petit garçon, monté sur le chêne pour faire tomber les glands, spectateur épouvanté de cette horrible scène, poussa des cris qui attirèrent l'attention de quelques cultivateurs occupés aux travaux des champs.
Un homme courageux accourt, se précipite sur l'animal et engage avec lui une lutte corps à corps, dans laquelle il recoit de nombreuses blessures ; il terrasse la louve, l'étreint sous ses genoux, s'arme d'une pierre, à l'aide de laquelle, à coups redoublés, il essaie d'assommer son féroce adversaire. C'est alors que surviennent deux autres voisins, dont l'un, armé d'une pioche, achève la louve, d'un seul coup.
Alors on s'empresse autour de l'enfant, qui gisait sanglante et les habits en lambeaux; mais les spectateurs de cette scène, inouïe dans nos contrées, ne relèvent qu'un cadavre.
Avant que l'homme dont nous avons signalé la courageuse conduite fùt parvenu à la dégager, la louve avait eu le temps de lui broyer la tête.
(Journal Le XIXe siècle, 13 octobre 1874)